Fausse couche
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J'ai eu du mal à venir vous donner des nouvelles, car finalement, je n'ai pas vraiment envie de parler de tout ça. Et répondre à tous les garçons à tout ces "ça va", "t'es jeune, t'en aura d'autre", "la prochaine sera la bonne", "t'as déjà de la chance d'être née en France"... ça me fatigue.
Tout ça sonne faux. ça comble le vide.
Je sais que vous voulez tous bien faire, et qu'il n'y a pas vraiment de mot,
mais tout cela c'est pas juste.
Voilà ce que je ressens. La plus profonde des injustices.
Je ne donnerais n'importe quoi pour ne pas être à ma place.
Et je sais que la plupart d'entre vous se dise qu'ils sont heureux que ça soit moi plutôt qu'eux. Ce n'est pas formulé comme ça, mais c'est au fond ce qu'on ressent, c'est humain.
Moi aussi je préférerais que ça soit quelqu'un d'autre que moi. Mais c'est à moi que ça arrive.
Avoir encore le bonheur d'avoir mon bébé en moi, et me préparer à la première échographie qui devait avoir lieu mercredi prochain.
J'ai commencée à saignée en rentrant de l'hôpital, lundi soir. Ils ne m'ont pas appris grand chose là bas, même rien du tout. Je suis restée 6 heures, et ils ne m'ont fait qu'une prise de sang. Mon taux à baissé, mais ils ne savaient toujours pas si c'était une FC ou une GEU. Ils m'ont renvoyés chez moi en me disant que j'allais surement commencer ma fausse couche chez moi, et de revenir quand ça serait fini, soit une semaine après.
Donc je dois retourner à l'hôpital mardi 10 juin.
J'ai perdu pas mal de sang, je suis très affaiblie. J'ai très peu d'appétit, j'ai du mal à faire plus d'un repas par jour.
Je suis tellement fatiguée que je me suis réveillée à mon plus grand étonnement à 16h.
Je n'ai pas eu de douleurs insurmontables, mais il faut dire qu'en général, je peux m'évanouir tellement mes règles sont douloureuses ! Alors à côté de ça, tout semble relatif.
J'attends mardi. J'en ai assez. Je veux que ça finisse.
J'essaye de m'occuper, je fais de scrapbooking, je regarde des séries, je joue à des jeux vidéo, je cherche une nouvelle formation à faire, et je me rends dans quelque jours à mon RDV pôle emploi.
La vie continue, mais je m'en veux presque.
J'ai encore sa poussette sous mes yeux. Je pourrais la vendre, surtout que j'en ai deux que j'ai récupérées. Mais je crois que je ne vais pas pouvoir. Pourtant, elle vaut 498 euros neuve, c'est le modèle OVO de Brevi. Mais... je ne sais pas, m'en débarrasser ça serait comme me débarrasser du bébé, l'abandonner, le condamner à l'oubli.
Demain, je vais voir un spécialiste pour m'aider à surmonter tout ça.
Je ne veux pas oublier ce bébé, je suis triste pour lui.
Lo.