Fausse couche n°3 le cœur lourd la tête vide.
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Bon, et bien voilà,
certaines le savent déjà, pour les autres, maintenant, vous savez, cette seconde grossesse, qui était une grossesse complétement surprise, se solde, elle aussi, après 9 semaines de grossesse, à 2 semaines de l'écho du premier trimestre par une fausse couche.
Le cœur de notre bébé à cessé de battre, cette fois-ci, j'ai moins de mal à dire bébé, parce qu'à la dernière écho de contrôle, il avait tout d'un bébé parfaitement formé, il ne mesurait que quelques centimètres, mais il semblait très grand ce petit bout de chou. C'est encore plus dur de le voir, bien développé de s'en réjouir, et d'entendre l'échographe se racler la gorge et vous dire en cherchant ses mots "ne vous réjouissez pas trop, c'est fini, il n'y a plus de rythme cardiaque."
Je dois l'avouer, (je l'avais dit dans mes deux derniers articles, mais je me suis rendue compte qu'il ne restait que quelques lignes des pavés que je vous avez écrit, je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai sincèrement pas le courage de les réécrire.)
mais j'étais restée sur mes gardes pour cette seconde grossesse, déjà parce que j'étais tombée enceinte avant le retour de couche (je ne pensais pas que c'était vraiment possible.) et que je n'avais pas encore tout à fait digérer la première, donc j'avais du mal à ma réjouir complétement.
D'autant plus que j'ai subi beaucoup de critiques, pas justifiées ni constructives la plupart du temps. Souvent par des personnes qui me connaissent mal, qui jugent beaucoup sans vraiment savoir, ou qui s'enivre des réflexions des autres sans oser réfléchir par eux même, mais ça ne fait jamais plaisir, ces gens là le savent, mais leur objectif étant de blesser...
Enfin, du coup, même si tout le monde était optimiste pour moi, j'avais le doute, l'expérience précédente en tête, et finalement, pour moi être enceinte, ça ne veut pas dire avoir un enfant, aujourd'hui, ça veut dire finir par avaler des médocs et souffrir à se mordre les lèvres à sang pour mettre au monde un bébé mort. Une toute petite créature qui ressemble à un bébé chat, même pas, juste emballé dans une bulle, juste une créature, à peine reconnaissable. Qui aurait pu être mon bébé, mais qui ne sera jamais.
Pour être sincère avec vous, parce que c'est aussi le jeu ici, maintenant, j'ai presque peur de retomber enceinte un jour, même si maintenant, ce n'est plus d'actualité du tout. Mais je n'arrive pas à concevoir ma maternité autrement. Je sais que ça ne fait que deux fois
(même trois, j'ai déjà eu une fausse couche extrêmement précoce il y a plusieurs années, mais j'ai su que j'étais enceinte en perdant l'embryon à à peine deux semaines de grossesse, et par accident, prise de sang positive et 48h après négative, mais rien à voir, je n'étais pas prête, la grossesse n'était pas désirée, c'était un "accident" et sur le coup, je n'ai pas vraiment réagi, c'est plus tard que ça m'ait revenu, et même si émotionnellement pour moi, ça n'a rien à voir et ça ne compte pas, j'en ai même eu honte, médicalement, aujourd'hui, ça a son importance, et cette pseudo grossesse que je voulais oublier, joue un rôle aujourd'hui...)
mais... je ne sais pas. Je ne vois rien d'autre que ça. Je vois les ventres ronds autour de moi, et dans mon esprit, aujourd'hui, ça ne pourra pas m'arriver.
Je sens qu'avoir un enfant va pour moi être un parcours du combattant, à l'image de ma vie, qui n'est qu'une série de lutte, et de survie.
Donc, oui, j'ai peur de retomber enceinte, de revivre ça encore , de ne jamais avoir d'enfant, ou pire, les perdre les uns après les autres.
Je sais que maintenant, chaque grossesse sera bercée d'angoisse, de pessimisme et de peur.
Heureusement, j'ai trouvée une sage femme libérale géniale près de chez moi qui m'a beaucoup aidée et qui m'a accompagnée dans la perte de cette enfant, dans la délivrance de ce petit corps, et qui n'a pas sous estimé la douleur ressentie.
Cependant, cette perte est moins dure que la précédente, je pense que la première fois, j'ai pleuré, crié et subit ma souffrance pour toutes les suivantes. Je me sens juste vide, je ne ressens rien. Je n'y pense pas, je fais comme si de rien n'étais, comme si je n'avais jamais été enceinte, n'ayant pas informé beaucoup de monde (la belle famille notamment n'était pas au courant) c'est plus facile. On ne me demande pas trop de nouvelle, donc on a qu'à faire "comme si" je n'allais pas être mère, comme si monsieur n'allait pas être père.
On a rangé les tenues que Monsieur avait acheté avec celles du premier bébé, dans un tiroir, j'ai mis la poussette que j'avais récupérée en vente sur le boncoin.
Bientôt, plus rien ne pourra nous rappeler cet incident, nous reprendrons notre vie là où nous l'avons laissée. Une année supplémentaire sans enfant, sans rêve, sans famille.
Juste à étudier, repréparer pour nous deux ce fichu concours.
N'ayant plus l'obligation d'entretenir qui que ce soit, je me suis réinscrite à la fac, je vais finir mon master, et je pense peut peut être préparer le concours dans une autres académie avec plus de places.
Cette année, j'aurais une classe à charge tous les jeudis, je ne sais pas encore où, mais au moins, j'aurais des enfants pour moi, je pourrais prendre soin d'eux, les aider à grandir et m'en occuper, en pensant au deux petits anges et à cette poussière d'étoile, (trop vite oubliée) que j'ai perdu.
Je vous souhaite à tous une excellente rentrée des classes,
A très bientôt,
Lo.